Bitionniste, j’aime me montrer !
J’aime provoquer le désir. Je ne suis pudique qu’avec mes sentiments. Ce que j’ai au fond du coeur, pas question que je le montre ». Regard légèrement ironique. Volute de fumée dans les yeux. J’ai compris le message : La Lahaie aime provoquer.
Quand je lui demande si elle prend du plaisir à regarder ce genre de films, elle lève les yeux au ciel. « Ça fait des mois que je n’ai pas regardé un film français de ce genre. Ce qu’on m’en dit ne me donne pas tellement envie. Mais j’ai découvert une véritable star du X, Marilyn Chambers. Comme quoi être star dépend du talent, et pas du genre de films dans lesquels on tourne ». L’année 86 commence bien pour Brigitte Lahaie. Deux cassettes dont elle est la vedette sortent coup sur coup chez René Chateau : « Erotica » et « Joy et Joan ». « Erotica, c’est mon film chouchou. Je me trouvais à Londres pour faire des photos pour Club International. J’ai rencontré Paul Reymond. Il m’a immédiatement proposé le premier rôle de son film. Ma première expérience véritablement professionnelle. On venait me chercher en limousine le matin à 6h. On tournait jusqu’à la nuit. Résultat : le film est superbe. C’est pour moi mille fois plus excitant qu’un banal film hard. En rentrant à Paris, j’ai voulu attaquer une carrière plus sérieuse. Des vrais films. J’ai même changé de nom. Mais j’ai vite repris mon nom. Je ne voulais pas fuir. J’ai rencontré Benjamin Simon, le producteur de « Un été d’enfer ». Il voulait que je devienne Joy, dans « Joy et Joan ». J’avais adoré le livre. Je connaissais Joy, et je me sentais plus Joy que le personnage du roman. Romantisme et perversion. Les contrastes de la Balance. Nous sommes partis tourner en Thaïlande. Là-bas, au pays de la prostitution, on n’a pas le droit de montrer un bout de sein sur les plages. Le tournage a duré deux mois. Pour moi, le film est une réussite ; mes parents ont adoré « Joy et Joan ». Ils ont vraiment aimé ce film (petit sourire) ce qui n’a pas été toujours le cas pour les films que j’ai tournés». Après « Joy et Joan », Brigitte Lahaie est devenue femme flic dans « L’exécutrice» de Michel Caputo, qui sort dans les salles le 29 janvier. Pour ce film elle a appris à tirer au revolver. À se bagarrer. Une femme d’action, La Lahaie ?
« J’adore l’action, mais j’ai aussi des moments où je plane. Je deviens solitaire, je me calfeutre avec 0 (ma chienne bien nommée) et Kaolia (ma chatte bien aimée), je me fais un gratin d’endives, je lis un bouquin (j’ai été passionné par « Hollywood story » de Frank Capra), j’écoute un disque (j’ai un faible pour Barbra Streisand), je regarde une bonne vidéo (mes préférées : « La fièvre au corps », de Lawrence Kasdan), « James Dean story » et « Antarctica » quelquefois je sors seule pour aller voir un film (j’ai adoré »L’année du dragon ») ou aller au théâtre (je n’oublierai jamais « Amadeus » avec François Perier et Roman Polanski) ».
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