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C’est incontestable, Sting est l’homme de l’année 85

C’est l’homme de tous les succès. En musique, ne décolle pas des sommets du box-office, comme au cinéma où il brille dans la promise (bientôt en vidéo) ou « Dune » qui sort le mois prochain. Mais qu’est-ce qu’ils veulent de plus ? Non satisfaits de n’être que des capitalistes de la galette de vinyl, les rock-stars se font, en plus, du cinéma. Après Mick Jagger, David Bowie, Hallyday, Prince, voici Sting, il est l’auteur-compositeur le plus brillant de la décennie le leader du groupe Police Est, avec ses cinquante millions de disques vendus de par le monde, l’exemple type de., l’artiste qui, a 34 ans, pourrait s’offrir des maintenant une retraite dorée. Mais Sting demeure omniprésent. .« Dieu ma donne du talent. Je n’hésite pas à m’en servir de temps à autre ». Et de quelle façon ! Côté musique, il renouvelle en solo le succès qu’il a connu en groupe, avec son dernier album The dream of the blue turtles » (le rêve des tortues bleues). Côté cinéma, après « Dune » et la « La promise », Sting est des le 15 janvier le partenaire l’écran de Meryl Streep dans « Plenty », le film phare de ce début d’année, réalisé par Fred Schepisi. S’il réussit dans le domaine musical c’est parce qu’il dit être arrogant, ambitieux et opportuniste lorsque le besoin se fait sentir. Sur le plan cinématographique, il n’emploiera pas les mêmes armes, parce qu’il sait où, se situent ses faiblesses parce qu’il sait qu’il a encore beaucoup à apprendre « Être un véritable acteur culté Helith, l’ange de l’amour, qui doit sauver le monde du Mal. Un rôle quasi philosophique qui concorde avec la sortie du disque « Ghost in the machine » dans lequel Sting introduit pour la première fois des messages dans ses chansons. Ses mots ont une gravité nouvelle. Ses interprétations suivantes aussi. Il était ange, le voila démon dans « Brimstone and treacle », un film fantastique encore inédit chez nous. C’est l’adaptation d’une pièce interdite à la télévision anglaise parce qu’on y parle de satanisme. Changement de registre pour l’acteur dont la composition est à découvrir (Messieurs les distributeurs : à vos cassettes !). Sting, ange exterminateur et narcissique, barde de chapelets et ganté de fine dentelle, avec trois ans d’avance sur Madonna et Prince. Un rôle antipathique à souhait dans une ambiance proche de « L’exorciste ». Sting prend pour la première fois contre-pied son image de star adulée et en bonne santé. « On porte tous en nous un être gentil, humble et généreux auquel correspond son contraire, égoïste et cruel. Avec Martin Tyler, le personnage que j’incarne dans « Brimstone and treacle », j’al appris que jouer la comédie me servait a extérioriser mes mauvais penchants ». Tentative réussie où Sting s’en donne à cœur joie. Il terrorise et viola une jeune femme et malmène ses parents. Dans ce voyage au bout de son exorcisme, Sting trouve un autre rôle à la mesure de sa « méchanceté » latente dans « Dune ». Il y est Feyd Rautha, guerrier harkonnen grise par la convoitise du pouvoir. Étonnant, une nouvelle fois, au point de voler la vedette au trop propret Paul, le héros de cette saga prophétique, avec le mérite de ne figurer qu’une quinzaine de minutes dans un film de deux heures. C’était intéressant de participer à un film aussi cher. Je me suis bien amusé, mais à vrai dire je n’ai rien compris. C’était démesuré ». Sting n’y voit pas là un échec, mais une David Lynchexpérience. Ce qui comptait était de rencontrer David Lynch. « J’avais été impressionné par son « Labyrinth man »».Ce qu’il regrette c’est que la publicité du film avait été faite sur son nom comme s’il avait été la star du film. « Tous les gens qui sont allés voir « Dune » pour moi on été abusés. » Ajoutons que par un juste retour des choses, ceux qui sont allés le voir dans « La promise » ont été « remboursés ». Sting y est en première ligne. Il y retrouve le réalisateur de « Quadrophenia », Frank Rodham. L’ambiguïté du rôle du baron Frankenstein la séduit. Il y du prendre sept kilos pour renter dans la peau du savant. « Comme moi, Frankenstein a ses faiblesses. Il n’est ni le Bien ni le Mal, il est humain ». Si les critiques ont été partagés sur la valeur du film, ils ont néanmoins été sensibles à la prestation de Sting. C’est pour tant dans « Plenty » que l’on pourra peut-être juger véritablement des capacités de celui qui se défend de n’avoir jamais eu l’ambition de devenir un acteur. « Au pire on est un pantin, se plait-il a dire, au mieux on sait jouer la comédie». Aujourd’hui pourtant, confie-t-il, « Je suis un apprenti, film après film je me perfectionne. Tourner avec de grands acteurs vaut tous les cours d’art dramatique. Toutes proportions gardées c’est un peu comme débuter au football en première division.
Rien qu’à l’observer, Meryl Streep, par exemple, m’a plus appris que le tournage de tous mes films précédents». Que l’on ne s’imagine pas pour autant que la star soit prête à glisser dans toutes les peaux. Si celle d’Hamlet lui convenait volontiers au théâtre, il avoue qu’au cinéma les rôles qui sont vraiment étrangers à sa personnalité ne le tentent guère. « Je choisis des rôles dans lesquels j’entre et je sors facilement ». De là à rester à l’écran ce qu’il est à la ville, il n’y a qu’un pas qu’il vient de franchir allégrement avec le film « Bring on the night) (Retiens la nuit) de Michael Apted.
C’est le contraire de « The last waltz » ou du « Let it be » des Beatles. Là on ne filme pas la mort d’un groupe, mais ses débuts. Celui forme par Sting en parenthèse de Police. Un groupe sans autre nom que celui de son leader et dont la personnalité d’un Sting n’hésite pas à mêler au reportage du spectacle, celui hautement signifiant de la naissance de son dernier-né. Dieu lui a donné le talent.

Sting Il est difficile de reprocher à un artiste ses jugements parfois immodestes. Surtout lorsqu’il a le courage de prendre des risques que son succès ne lui impose pas. Par pure passion lorsqu’il achète comme Sting les droits d’un roman « Gormengahst » et en adapte le scénario simplement parce que l’écrivain Mervyn Peake le fascine, ou par raison parce que « toute nouvelle expérience est une source d’ inspiration ». Sting compose, écrit, chante et tourne. Est-il compositeur, auteur, chanteur ou acteur ? Les ventes de disques ont confirmé le talent du musicien. Sur pellicule, son physique au magnétisme très personnel, sa présence ont imposé son nom là où le générique ne l’inscrivait pas forcément en première place. Sting n’est peut-être pas encore tout à fait un comédien. Mais à l’écran, c’est déjà une star.

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